Comment se passe la navigation aujourd'hui ? Utilisez-vous encore un crayon et une carte, ou plutôt un système numérique ?
Édouard Boulanger : Ces dernières années, le rallye a connu une véritable révolution en matière de navigation. Lors du Dakar 2021, nous avons utilisé pour la première fois un roadbook numérique, c'est-à-dire une tablette avec un PDF. Au lieu d'un crayon, j'utilise désormais une télécommande pour passer d'une note à l'autre. Cette année, nous aurons deux tablettes qui combinent le GPS et la navigation.
En dehors de la communication des directions et de la nécessité de régler les paramètres, discutez-vous pendant la course ? Après tout, vous partagez un habitacle exigu pendant des heures...
Édouard Boulanger : Nous limitons les discussions au minimum car nous voulons être le plus efficace possible et éviter tout malentendu.
Vous avez déjà accompli beaucoup de choses dans le monde du rallye, que ce soit en équipe ou individuellement. Pourquoi continuer à vivre cette épreuve année après année ?
Stéphane Peterhansel : Je crois que le Dakar a été, est et restera toujours ma compétition préférée. D'une part, parce que j'aime le sport automobile autant que la lutte sans fin contre les dunes, les cailloux, le sable et la poussière. Et bien sûr, j'adore aussi courir contre la montre et me mesurer à mes adversaires. D'autre part, j'aime aussi la nature et les paysages magnifiques. Faire une course au milieu du désert est quelque chose d'exceptionnel. J'ai eu la chance de commencer à participer au Dakar lorsqu'il se déroulait encore en Afrique et j'ai ensuite participé dix fois en Amérique du Sud. Maintenant, nous courons en Arabie Saoudite. Je ne me lasserai jamais de ce rallye.
Édouard Boulanger : Nous découvrons des endroits que nous n'aurions jamais pu connaître sans le Dakar. Ce sont des lieux tellement reculés qu'il est à peine possible de les visiter, même en tant que touriste. Et bien sûr, c’est aussi une véritable aventure.
Nous avons beaucoup parlé de vos nombreuses tâches et de la nécessité de vous concentrer. Dans quelle mesure pouvez-vous profiter de la beauté de l'environnement ?
Édouard Boulanger : Nous devons regarder le paysage avec précision, par exemple pour identifier les repères où nous devons tourner à droite ou à gauche. Bien sûr, nous n'avons qu'une impression approximative de l'environnement. Mais entre les étapes, nous nous déplaçons avec une voiture ordinaire. Et à ce moment-là, nous pouvons vraiment plonger dans le paysage.
Stéphane Peterhansel : Je pense qu'avant tout, c'est une question de passion. Et grâce au défi que nous devons relever avec Audi, nous sommes plus motivés que jamais. Nous allons prendre le départ de notre rallye favori, traverser des paysages impressionnants et exploiter la fantastique technologie de l'Audi RS Q e-tron¹. Que pourrait-on demander de plus en tant que pilote de course ?
¹Le véhicule présenté est un véhicule développé pour le Rallye Dakar, non disponible à la vente.